L’histoire de la chemise blanche par Bourrienne Paris X
Il était une fois…l’histoire de la chemise blanche
La chemise blanche est sans doute la pièce vestimentaire qui a le plus traversé les époques sans jamais se démoder malgré de nombreuses évolutions tant sur le plan stylistique que symbolique et économique. Nous allons vous raconter les aventures de ce vêtement profondément empreint d’Histoire.
Des débuts discrets pour la chemise blanche à l’Antiquité et au Moyen-Age
L’origine de la chemise blanche est plutôt modeste. A ses débuts dans l’Antiquité et jusqu’au Moyen-Age, la chemise blanche, ou « camisia », est portée dans un but purement utilitaire et n’avait pas dans la société de position notoire comme c’est le cas aujourd’hui. En ces temps-là, la chemise est une pièce très personnelle qui n’avait pas vocation à être vue dans la sphère publique. Il s’agissait alors d’un simple sous-vêtement ou une tenue de nuit prenant la forme de tuniques blanches en chanvre, en lin ou en coton, sans col ni boutons. La boutonnière ne fait son apparition que vers la fin du Moyen-Age et ne couvre que la moitié supérieure de ces tuniques. Hommes et femmes les revêtaient afin de se protéger des aléas climatiques et de la rugosité de leurs vêtements.
Jusqu’au XIXe siècle, il n’était pas recommandé de porter de vêtements teints à même la peau. Ainsi, le choix du blanc pour la chemise n’est pas anodin car il répondait à des critères d’hygiène et de pureté caractéristiques de cette époque.
The Life of John Hunter; nightgowns
La chemise blanche prend du galon du XIVe au XVIIIe siècle
Seuls les plus fortunés pouvaient se permettre de parader en chemises immaculées. Dans les faits, ce sont plutôt les cols amovibles qui restent immaculés. Cette invention de la Renaissance permettait aux plus riches d’interchanger le col de leurs chemises lorsque celles-ci ne pouvaient être lavées de suite. Cela leur permettait également de conserver une apparence impeccable aux yeux de tous. Ce procédé courant dans les hautes sphères de la société avant de se répandre par mimétisme parmi les membres de la grande et petite bourgeoisie. C’est d’ailleurs de cette tradition que nous vient l’expression « cols blancs » pour désigner les cadres supérieurs à l’ère industrielle, en opposition aux ouvriers portant le bleu de travail.
Cornelis de Vos - Musea en Erfgoed Antwerpen
Le XIXe siècle : l’âge d’or de la chemise blanche
Au faste de la Renaissance se substitue le pragmatisme de la révolution industrielle. Les fioritures laissent la place à la simplicité des lignes et des détails. Le XIXe siècle constitue l’apogée de la chemise blanche qui devient un must d’élégance et de raffinement au sein des gentlemen’s clubs anglais.. C’est d’ailleurs la Grande Bretagne qui donne le ton en imposant son style et son savoir-faire de tailleur au reste du monde. La chemise se diversifie et s’enrichit de cols cassés ou boutonnés et de poignets qui se font mousquetaires. Chacun peut alors adapter son allure en fonction de ses goûts et des circonstances.
La (re)démocratisation de la chemise à partir du XXe siècle
Et les femmes dans tout cela ? Face à l’appropriation de la chemise par les hommes (XIVe siècle), celles-ci devaient se plier aux contraintes des corset, crinolines et autres apparats servant à souligner leurs atouts féminins et refléter la puissance économique et sociale de leurs maris. Il faut attendre le XXe siècle pour que cette pièce reconquière le cœur des femmes. Témoignage d’une revanche féminine sur les diktats patriarcaux, la chemise blanche masculine est reprise et rendue populaire par les actrices hollywoodiennes comme Marlène Dietrich, Greta Garbo ou encore Katharine Hepburn. Dès lors, elle se décline au féminin renouant ainsi avec ses origines mixtes d’antan.
Parfois ambivalente par sa fédération et sa division, mais résolument intemporelle, la chemise blanche a séduit et séduira encore. La chemise blanche a une histoire. Au fil des saisons, Bourrienne Paris X et son savoir-faire la façonneront avec passion.